final fantasy

finir un album, c'est un événement. c'est toujours un événement; que l'on ai mis 6 mois ou 6 ans, c'est pareil(enfin presque..). C'est à la fois un soulagement( des mois de labeur, d'une plongée corps et ames, 6 mois de fébrilité, d'interrogation, de doute, mais aussi de plaisir et de jubilation.), et une frustration. Le recul nous révèle toutes les erreurs, toutes les imperfections qui sont passées à travers le filtre du contrôle, alors que ces erreurs susdites sont tellement énormes qu'elles en sont aveuglantes.
j'ai la chance de vivre cela tous les 6 mois, voire moins.
Là, j'ai fini le t2 d'Hannibal mériadec et les larmes d'odin. Les copies des planches sont devant moi, et je ne cesse de les feuilleter pour les lire, les relire, y détecter les erreurs et les marges de progression à porter sur le 3 (que je vais entamer quasi dans la foulée.), parce que chaque album, pour moi, est une réaction par rapport au précédent;il y a comme un phénomène de rejet sur le travail achevé et une volonté ferme d'améliorer le tout.
Alors qu' hannibal n'est pas une de mes créations( Guy michel et jean-Luc en sont les géniteurs.), ni psychologiquement, ni graphiquement, je me sens étroitement attaché à ce personnage, à cet univers.
Il y a des rencontres fondatrices: Jean-Luc, au même titre que Sylvain , est un aiguillage, dans le sens qu'il m'a permis de me révéler l'amour que j'ai pour la bd populaire, pour la bande dessinée de mon enfance, pour la bd des duchateau, des tibet, des charlier, pour la littérature ambitieuse mais pas prétentieuse, modeste dans ses oripeaux, mais luxueuse dans sa dextérité et sa prestance.J'ai comme retrouvé des vieux tshirts de mon enfance , et à ma grande surprise, je les porte avec plaisir, comme une deuxième peau; J'ai eu , de part mon parcours, longtemps une sorte de refus de soi, un denie de mes attachements, un mépris affiché pour la littérature de genre.Pantomyne de péteux tentant de se rassurer sur sa culture et son intellectualisme.
Que sa modestie en souffrâsse, je considère Jean-Luc comme un héritier directe de Jean-Michel Charlier, de Greg. Et j'aimerais être son Hubinon....

Fleaux d'enharma t2 est donc paru. Pour ne rien vous cacher, fléaux n'est pas un succès( je veux, mon neveu.). actuellement, nous en sommes à 4000 ventes environ, ce qui est loin des attentes de chacun, de l'éditeur en particulier. Les chiffres ne sont pas une fin en soi, enfin pour Sylvain et moi, mais nous faisons du mainstream, et le mainstream vendu sous le manteau comme le dernier errement égocentrique et bourgeois d'un auteur hype étiqueté Requin Marteau, ca n'a pas de sens. dans une certaine limite.
pour des raisons autres que ces chiffres, le t 3 a été à deux doigts de ne pas se faire.Et puis, après mure réflexion, hésitation et cogitation, le 3 est sur l'établis.Nous tenons trop à ces personnages, je reste très attaché à Delcourt , même si c'est pas la joie et la félicité quotidienne; et on tient à clore nos récits.Ce tome 3 donnera une fin à cette histoire.


enfin, quelques planches "spécial op", dont je ne peux rien dire sur l'origine et la destination, si ce n'est que c'est mes premiers pas dans un registre qui me charme depuis longtemps, le comics. story et crayonné, monsieur moi, encrage, monsieur Julien Hugonn-Ardbert(avec qui je vais travailler avec une joie non dissimulée...), colorisation par la grande Elodie Jaquemoire.